Communauté Nouvelles Plus de vulnérabilité chez les pères québécois d’expression anglaise, selon une étude récente CHSSN novembre 9, 2022 Communauté, Nouvelles Community Plus de vulnérabilité chez les pères québécois d’expression anglaise, selon une étude récente QUÉBEC, 9 Novembre 2022 – Une étude portant sur la vulnérabilité dans le contexte de la paternité réalisée auprès de 2 119 pères québécois, dont 420 appartenant aux communautés d’expression anglaise, révèle des taux de vulnérabilité particulièrement préoccupants chez ces derniers.Selon le coup de sonde effectué par SOM en mars dernier pour le compte du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP) en partenariat avec le Community Health and Social Services Network (CHSSN), près d’un père d’expression anglaise sur cinq (19 %) présenterait un indice de détresse psychologique élevée, une mesure associée à une plus grande vulnérabilité. Chez les pères francophones, cette proportion est significativement inférieure, à 12 %.Qui plus est, 11 % des pères d’expression anglaise disent avoir eu des idées suicidaires au cours de la dernière année, une proportion presque deux fois supérieure à celle mesurée chez les pères francophones (6 %). Davantage de violence dans l’enfanceParmi tous les éléments de ce vaste sondage de 85 items visant à mesurer diverses dimensions associées à la détresse et à la précarité chez les pères, la violence subie dans l’enfance est l’un de ceux qui préoccupe le plus chercheur en psychologie Carl Lacharité, de l’UQTR, qui a assuré la direction scientifique de l’étude.« Six pères d’expression anglaise sur dix rapportent avoir subi une forme ou une autre de violence dans leur milieu familial dans l’enfance ou l’adolescence. Et on ne parle pas que de violence physique mineure : quatre sur dix disent avoir été victimes d’abus psychologique, trois sur dix de violence physique majeure et un sur six d’agressions sexuelles. Pour ces trois formes de violence, les taux sont de 1,2 à 2,7 fois plus élevés chez les pères d’expression anglaise, comparativement aux pères francophones. Les écarts sont très significatifs », constate le chercheur.Selon Carl Lacharité, ces événements traumatiques de l’enfance (Adverse Childhood Expériences) sont reconnus par la recherche comme l’une des expériences ayant le plus grand impact sur la propension à devenir soi-même victime de violence ou à en perpétrer. Ils réduisent également les chances d’un individu de vivre en santé et de développer son plein potentiel.« Ces constats soulèvent plusieurs questions pour mieux comprendre la réalité de ces pères et être en mesure de mieux les soutenir, mais en particulier, celle du contexte socioéconomiquedans lequel ils vivent et, inévitablement, celle de leur proximité avec les services sociaux ou communautaires qui pourraient leur venir en aide », ajoute Carl Lacharité. Adapter les services aux besoins des pères d’expression anglaiseSelon Jennifer Johnson, directrice générale du CHSSN, ce portrait vient une fois de plus contredire certains stéréotypes associés aux communautés d’expression anglaise, comme le fait d’être privilégiées. Selon elle, les résultats plaident pour une plus grande reconnaissance de la nécessité d’adapter les services à leurs besoins particuliers, notamment en région, où l’isolement est plus grand.« Le Québec dispose d’un réseau public et d’un réseau communautaire de services qui, s’ils conjuguent leurs efforts, ont la capacité de se rapprocher de ces pères, mieux intégrer leurs réalités dans leur offre de service, promouvoir davantage les bonnes pratiques de prévention et d’intervention. Il est plus important que jamais que tous les réseaux de services travaillent ensemble pour briser l’isolement de ces pères », affirme-t-elle. À propos du CHSSN La mission du CHSSN est d’appuyer les communautés d’expression anglaise du Québec en encourageant un accès équitable aux services sociaux et de santé en anglais et en agissant sur les déterminants sociaux de la santé par l’établissement de relations, le partage des connaissances, l’habilitation et la formation. Partagez cette page Facebook Twitter LinkedIn Pinterest Email